Un nouveau Cahier du CRISES a été publié !
Auteurs-es : Isabel Heck, Isabelle Ruelland, Sylvain A. Lefèvre, Grégoire Autin, Izara Gilbert et Ricardo Cariès.
Collaborateurs-rices : Hoda Essassi, Jean-François Gosselin et Isabelle Desrochers.
Collection Études théoriques et méthodologiques, no ET2202.
Résumé : Montréal-Nord est l’un des territoires les plus durement touchés par la pandémie de COVID-19
au Canada, en plus d’être frappé par des enjeux importants d’exclusion sociale et de pauvreté. La
recherche-action présentée dans ce rapport vise à saisir les effets de la pandémie sur le milieu
communautaire à Montréal-Nord et de dégager des pistes d’action pour renforcer le milieu dans
sa capacité de réduire les inégalités sociales.
Il s’agit d’une recherche effectuée en partenariat entre l’Incubateur universitaire de Parole
d’excluEs (un dispositif de recherche-action avec un double ancrage sur le terrain et au CRISES)
et la Table de quartier de Montréal-Nord. La collecte de données (entrevues et groupes de
discussion) a été effectuée en trois boucles, avec une validation et bonification de résultats
préliminaires par les acteurs et actrices terrain entre chacune d’elles. Centrée avant tout sur le
milieu communautaire, elle inclut également des perspectives de représentantes et représentant
de milieux institutionnels et philanthropiques.
Les changements observés pendant la pandémie et affectant les organismes communautaires de
Montréal-Nord sont répertoriés en trois catégories : 1) les changements en termes de pratiques
et de champs d’intervention, 2) les ressources, 3) les collaborations avec les acteurs
communautaires, institutionnels et philanthropiques. La crise sanitaire a provoqué un
élargissement des champs d’action des organismes de Montréal-Nord et de leur population cible
en raison d’une augmentation de la demande et de la diversité des besoins; elle a également
mené à une intensification des collaborations. Si la pandémie a permis de réaffirmer des
spécificités et expertises du milieu communautaire, la réponse à l’urgence a exercé une pression
accrue sur ce milieu dont les ressources sont particulièrement précaires, rendant l’intervention
sur la réduction des inégalités sociales à plus long terme encore plus complexe.
Au-delà de l’impératif d’augmenter le financement à la mission des organismes communautaires,
cette étude met de l’avant l’importance de la prise de recul pour tirer collectivement des
apprentissages de la gestion de la pandémie, et de miser sur la reconnaissance et la réciprocité
dans les collaborations intersectorielles et dans la pérennisation de pratiques innovantes.