Villes intelligentes et enjeux de l’inclusion sociale et du développement humain au Maroc et au Burkina Faso

Diane-Gabrielle Tremblay vient d’obtenir une subvention de recherche de 48 000$ du FRQSC et de l’AUF pour travailler sur un projet intitulé ‘Villes intelligentes et enjeux de l’inclusion sociale et du développement humain au Maroc (Casablanca) et au Burkina Faso’.

Résumé du projet : Les préoccupations relatives à l’inclusion sociale trouvent légitimité dans le contexte des villes africaines qui connaissent une mixité sociale et culturelle qui ne cesse de s’accroître, une population de plus en plus nombreuse mais aussi disparate en termes de d’appartenances sociales, de genre, ethnicité et âge (Buhaug et Urdal, 2013). C’est d’autant plus le cas dans un contexte de villes intelligentes(VI), d’introduction de technologies et de divers dispositifs d’intelligence artificielle, où nombre de ces groupes pourraient être exclus, à moins que des dispositions ne soient prises pour assurer leur inclusion. Ainsi, les propositions de la Commission sur l’éthique en science et technologie (2017) à l’endroit des villes pourraient être pertinentes pour les villes africaines, bien que certaines adaptations seraient certes à envisager. Il serait ainsi utile de déterminer dans quelle mesure les villes africaines francophones sont préoccupées par les enjeux de l’inclusion sociale et comment, dans leurs projets de VI, elles intègrent cette préoccupation. Enfin, l’inclusion sociale ne peut être dissociée du développement humain et même du développement économique, puisque le bien-être des habitant(e)s est essentiel au développement économique, puisqu’il assure un accès équitable de tous à une vie décente et de qualité, ce qui favorise la cohésion sociale, et favorisant alors le développement économique. D’où l’objectif du projet de lier l’inclusion sociale à l’objectif du développement économique des villes africaines.

Le projet vise à répondre aux questions de recherche suivantes : Comment les projets de villes intelligentes développés dans le contexte africain, en l’occurrence au Maroc et au Burkina Faso, envisagent-ils ces questions de VI ? Se préoccupe-t-on de favoriser l’inclusion sociale et le développement humain même si, ultimement, on vise du développement économique, ces deux éléments paraissant des prérequis au développement socio-économique ?

Ces questions principales se déclinent en des questions sous-jacentes qui permettront de mieux appréhender notre objet d’étude dans le contexte africain :

  • Que signifie une ville intelligente dans le contexte marocain et burkinabé (quelle définition en comparaison d’autres pays, notamment des définitions du Québec, que nous étudierons aussi, aux fins de comparaison) ?
  • De quelle façon l’inclusion des communautés marginalisées, discriminées, ou exposées au risque de l’exclusion et de la précarité, est-elle prise en compte dans la vision des VI dans ces deux contextes ?
  • Comment mobiliser une stratégie d’acteurs efficaces favorable à la mise en place d’une ville intelligente ET inclusive dans ces deux contextes ?

La méthode de recherche est qualitative, reposant sur une revue exhaustive des écrits sur la VI et l’inclusion, sur une synthèse de ces connaissances, puis sur des entretiens avec des spécialistes de la VI au Québec, et enfin sur une analyse des projets de VI de Casablanca et de Ouagadougou, ainsi que des échanges avec des représentants de divers groupes intéressés par ces projets de VI en Afrique.

Chercheurs impliqués dans le projet :

Chercheure principale Québec : Diane-Gabrielle Tremblay, P.h.D.

Chercheure principale Afrique 1 : Fedwa Jebli, P.h.D. professeure à la ‘Business School’ de l’université internationale de Rabat.

Chercheur principal Afrique 2 : Evariste Dakouré, P.h.D. (Burkina Faso)

Co-chercheur : Jamal El Baz, P.h.D., H.D.R. (Casablanca)