ET2202 - Effets de la pandémie COVID-19 sur les organismes communautaires de Montréal-Nord : constats et perspectives
Collection
Études théoriques et méthodologiques
Année
2022
Numéro
ET2202
Auteur
Édition
Centre de recherche sur les innovations sociales
Résumé
Montréal-Nord est l’un des territoires les plus durement touchés par la pandémie de COVID-19 au Canada, en plus d’être frappé par des enjeux importants d’exclusion sociale et de pauvreté. La recherche-action présentée dans ce rapport vise à saisir les effets de la pandémie sur le milieu communautaire à Montréal-Nord et de dégager des pistes d’action pour renforcer le milieu dans sa capacité de réduire les inégalités sociales.
Il s’agit d’une recherche effectuée en partenariat entre l’Incubateur universitaire de Parole d’excluEs (un dispositif de recherche-action avec un double ancrage sur le terrain et au CRISES) et la Table de quartier de Montréal-Nord. La collecte de données (entrevues et groupes de discussion) a été effectuée en trois boucles, avec une validation et bonification de résultats préliminaires par les acteurs et actrices terrain entre chacune d’elles. Centrée avant tout sur le milieu communautaire, elle inclut également des perspectives de représentantes et représentant de milieux institutionnels et philanthropiques.
Les changements observés pendant la pandémie et affectant les organismes communautaires de Montréal-Nord sont répertoriés en trois catégories : 1) les changements en termes de pratiques et de champs d’intervention, 2) les ressources, 3) les collaborations avec les acteurs communautaires, institutionnels et philanthropiques. La crise sanitaire a provoqué un élargissement des champs d’action des organismes de Montréal-Nord et de leur population cible en raison d’une augmentation de la demande et de la diversité des besoins; elle a également mené à une intensification des collaborations. Si la pandémie a permis de réaffirmer des spécificités et expertises du milieu communautaire, la réponse à l’urgence a exercé une pression accrue sur ce milieu dont les ressources sont particulièrement précaires, rendant l’intervention sur la réduction des inégalités sociales à plus long terme encore plus complexe.
Au-delà de l’impératif d’augmenter le financement à la mission des organismes communautaires, cette étude met de l’avant l’importance de la prise de recul pour tirer collectivement des apprentissages de la gestion de la pandémie, et de miser sur la reconnaissance et la réciprocité dans les collaborations intersectorielles et dans la pérennisation de pratiques innovantes.