Le transfert de l’innovation sociale dans le projet Emplois de solidarité : à la recherche d’une nouvelle politique publique dans le domaine de l’insertion socioprofessionnelle 

Collection

Études de cas

Année

2016

Numéro

ES1603

Auteur

Julie Chalifour

Jean-Vincent Bergeron-Gaudin

Christian Jetté

Édition

Copublication Centre de recherche sur les innovations sociales / LAREPPS / UQAM

Résumé

Ce Cahier de recherche du CRISES/LAREPPS s’inscrit dans un projet de recherche plus large portant sur le transfert des pratiques novatrices des milieux communautaires vers le secteur public. Deuxième monographie d’une série de quatre, cette étude s’intéresse plus précisément au projet Emplois de solidarité, une initiative du Centre d’organisation mauricien de services et d’éducation populaire (COMSEP) dans le domaine de l’insertion socioprofessionnelle. Ce Cahier vise d’abord à décrire les pratiques novatrices qui ont été développées dans le cadre de ce projet, puis à analyser les actions qui ont été posées pour tenter de transférer ces pratiques au sein du secteur public. La première partie du Cahier consiste en une description du projet Emplois de solidarité à partir de ses dimensions organisationnelle et institutionnelle. Nous présentons pour commencer le projet comme une approche d’intégration en emploi qui s’adresse à des personnes éloignées du marché du travail et qui comprend une formation préparatoire à l’emploi et une expérience de travail salariale à long terme dans une entreprise. Nous décrivons par la suite les différents acteurs institutionnels (MESS, Direction régionale d’Emploi-Québec, CLE de Trois-Rivières) avec lesquels COMSEP entretient des liens dans le projet. Les principaux aspects novateurs du projet (le milieu de travail ciblé, l’accompagnement et la médiation, la gestion du programme et les liens avec l’employeur, la vision à long terme et l’approche globale) sont mis en relief dans la dernière section. La deuxième partie expose l’historique du projet. Nous revenons sur les quatre grandes phases qui ont marqué son évolution : une première phase de diagnostic de 1997 à 1999, une deuxième phase d’exploration de 2000 à 2003, une troisième phase avec un premier projet pilote de 2004 à 2010 et une quatrième phase avec un second projet pilote de 2011 à 2014. Cette lecture historique nous permet de voir comment le projet a pris forme au fil du temps. La troisième partie aborde de front la question du transfert. Nous analysons en détail les facteurs qui ont favorisé l’amorce de ce processus (le réseau d’acteurs autour du projet, le capital socioculturel des promoteurs, les ouvertures dans le système institutionnel, entre autres) et ceux qui se sont plutôt posés en travers de la route (le contexte sociohistorique, la rigidité des structures administratives, le choc des cultures entre le milieu communautaire et le milieu institutionnel, notamment). La quatrième et dernière partie dresse le bilan du processus de transfert et revient sur certains aspects du projet. Nous insistons principalement sur deux éléments : les impacts du projet et ses perspectives d’institutionnalisation au sein du MESS. En conclusion, nous identifions les facteurs qui ont joué un rôle prépondérant dans la progression du processus d’institutionnalisation du projet. Nous démontrons à l’aide de cette étude que les déterminants du transfert de l’innovation sociale renvoient en bonne partie aux interactions complexes entre les systèmes institutionnels et l’action stratégique des acteurs qui portent l’innovation.

mots clés

Milieu communautaire, Secteur public, Insertion socioprofessionnelle, Intégration, Acteur institutionnel, Marché du travail, Transfert de l’innovation sociale