Cahier du crises

Le Projet impact collectif (PIC) est le résultat d’un partenariat innovant entre acteurs philanthropiques, institutionnels et communautaires pour soutenir la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale dans les quartiers montréalais. Une première phase dont le budget totalisait 23 millions de dollars (2015-2023) a permis le déploiement d’initiatives collectives dans 17 quartiers appuyées par un soutien financier et non financier. La présente recherche vise à cerner les retombées, les forces et les limites de ce projet à l’échelle des quartiers et du partenariat régional, ainsi que sur le plan des changements systémiques, afin d’orienter la suite du projet.

L’analyse a été effectuée à partir de plus de 100 rapports d’activité, d’évaluation et de recherche sur le projet et de 23 entrevues individuelles et de groupe effectuées aux fins du présent bilan. Les résultats indiquent une contribution claire du PIC à l’amélioration des conditions de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. À l’échelle des quartiers, la formule souple et pluriannuelle du PIC laisse une grande marge de manœuvre aux quartiers participants pour choisir les enjeux prioritaires et les stratégies à déployer dans le cadre de leurs initiatives. Le PIC a aussi contribué au renforcement de plusieurs pratiques collaboratives et à une reconnaissance accrue des Tables de quartier, en plus de générer des retombées tangibles en matière de pauvreté et d’exclusion sociale. Sur le plan du partenariat régional, on observe un rapprochement fort entre partenaires, une compréhension mutuelle et collaboration plus grande tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du PIC, ainsi qu’une évolution des pratiques et de la posture. Quant aux changements systémiques, nous avons relevé plusieurs avancées en nous appuyant sur le cadre des six conditions du changement systémique (Kania et al., 2018). Ces avancées contribuent à transformer le partenariat régional et le système d’action du développement social local; elles n’ont toutefois pas abouti à une action collective au niveau régional en raison, notamment, d’un certain manque de clarté par rapport au rôle du collectif des partenaires PIC comme agent de changement à l’échelle de Montréal. Plusieurs limites relatives à l’iniquité territoriale, au manque de stabilité des ressources ainsi qu’au potentiel inexploité de collaboration entre les initiatives des quartiers, et entre les niveaux local et régional, sont également soulignées.

L’intégration des apprentissages depuis le début de phase 2 du projet a permis plusieurs ajustements en réponse aux défis observés. Ce rapport intègre, en conclusion des chapitres, un aperçu du chemin parcouru depuis le début de la phase 2 et offre quelques recommandations complémentaires.

Cahier_ES2301