La posture de justice épistémique de Parole d’excluEs : de l’analyse de sa mise en pratique à la création d’un outil réflexif
Collection
Études de cas
Année
2024
Numéro
ES2401
Auteur
Mathilde Manon
Édition
Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES)
Résumé
La justice épistémique, théorisée par les épistémologies féministes et décoloniales, désigne le processus de revalorisation de savoirs dévalorisés, décrédibilisés voire rendus invisibles par les modes de production de connaissances occidentaux, patriarcaux et coloniaux. Ce rapport nous renseigne sur la manière dont ces approches théoriques à l’égard des processus de production et de validation des connaissances peuvent être utiles pour comprendre la manière dans les acteurs de la société civile mobilise et valorise les savoirs expérienciels de citoyen·ne·s en situation de pauvreté ou d’exclusion sociale et les mettent à contribution pour développer des actions collectives dans une perspective de transformation sociale et territoriale.
À partir de l’expérience de Parole d’excluEs, organisme nord-montréalais de lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale, nous présentons un cas de mise en pratique d’une approche de justice épistémique. Nous proposons d’abord un cadre d’analyse de cette mise en pratique à partir de la littérature décoloniale. Nous nous appuyons ensuite sur ce cadre d’analyse pour décrire les caractéristiques de cette mise en pratique ainsi que quelques-uns des enjeux et défis rencontrés par l’organisme. À fil de notre étude, le besoin de mieux ancrer cette approche dans les actions menées par l’organisme et de développer des stratégies de dépassement de ces défis est apparu. En réponse à ces besoins nous avons développé, en collaboration avec des chercheur·euse·s du CRISES et l’équipe de Parole d’excluEs, un outil en appui au processus réflexifs sur la justice épistémique au sein de l’organisme.