TM2101 - Pour une gentrification socialement acceptable. Le cas d’Hochelaga-Maisonneuve à Montréal et Madeleine-Champ-de-Mars à Nantes
Collection
Thèses et mémoires
Année
2020
Numéro
TM2101
Auteur
Leila Ghaffari
Sous la direction de
Juan-Luis Klein, CRISES, UQAM, et Abdelillah Hamdouch, Université de Tours
Édition
Centre de recherche sur les innovations sociales
Résumé
Thèse présentée en cotutelle comme exigence partielle du doctorat en Études urbaines | Aménagement.
Sous la codirection de Juan-Luis Klein, CRISES, UQAM, et Abdelillah Hamdouch, Université de Tours.
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Dans cette recherche, nous tentons de voir de quelle façon la gentrification peut devenir acceptable pour la population locale. En développant une proposition théorique, nous postulons que la gentrification peut devenir acceptable si ses effets négatifs, à savoir le déplacement, la marginalisation et la désappropriation, sont contrôlés. Dans cette proposition, nous mettons en relation l’acceptabilité de la gentrification avec le respect de trois dimensions du droit à la ville, à savoir le droit au logement, le droit au lieu et le droit au quartier.
Pour vérifier et documenter notre proposition théorique, en nous appuyant sur la méthode dite de Pattern Matching, nous avons mené une étude empirique portant sur deux terrains d’étude, à savoir Madeleine-Champ-de-Mars à Nantes et Hochelaga-Maisonneuve à Montréal ; deux quartiers avec un important passé industriel, qui ont traversé une période de désindustrialisation et qui vivent depuis une vingtaine d’années un processus de revitalisation.
Nos données empiriques confirment que le manque de l’acceptabilité est directement relié aux effets négatifs de la gentrification. Pourtant, l’importance de ces effets pour la population diffère selon le contexte du territoire concerné. D’ailleurs, le respect du droit au quartier, c’est-à-dire l’inclusion de la population locale dans le processus de transformation, a une certaine priorité sur le droit au lieu et le droit au logement dans la durabilité de l’acceptabilité de la gentrification. De plus, ceux qui sont contre la gentrification font souvent partie d’une première vague des gentrificateurs devenus des victimes du phénomène qu’ils ont contribué à engendrer. Finalement, notre étude révèle que la volonté politique des acteurs publics est aussi importante que la force mobilisatrice des acteurs communautaires dans la réussite d’une gentrification socialement acceptable.