Les conflits du travail à l’ère postfordiste. Éléments pour un renouvellement théorique de l’étude des conflits du travail.
Collection
Thèses et mémoires
Année
2011
Numéro
TM1103
Auteur
Noémie Delisle
Sous la direction de
Sid Ahmed Soussi
Édition
Centre de recherche sur les innovations sociales
Résumé
Ce mémoire réinterroge l’évolution contemporaine de la conflictualité du travail. Aude-là du constat globalement consensuel de la diminution du nombre de conflits du travail, il met au jour une tendance lourde : les conflits du travail s’individualisent. En d’autres termes, le conflit industriel, autrefois dominant par son caractère collectif, s’est globalement réduit au profit de formes multiples et diversifiées de conflits du travail dont la caractéristique commune réside dans leur caractère individuel et le changement de nature des enjeux qui les sous-tendent. L’hypothèse générale de ce travail attribue cette tendance à un constat : celui de l’individualisation du rapport salarial et de ses impacts sur la conflictualité sociale dans les espaces du travail. Le modèle d’analyse de cette recherche a donc consisté à conjuguer les facteurs de cette tendance avec l’évolution contemporaine du rapport salarial. Cette relation de causalité apporte un nouvel éclairage sur l’étude de la conflictualité du travail, autant dans ses figures collectives que dans ses figures individuelles. Les conclusions de cette recherche veulent contribuer, notamment sur les plans méthodologique et épistémologique, au renouvellement théorique de l’étude des conflits du travail, enjeu majeur s’il en est, dans un contexte où la conflictualité sociale – et au premier chef le conflit du travail – apparaît davantage comme un dysfonctionnement social, une perception fort éloignée de la dynamique de changement social qui lui était historiquement attachée.