Innovations sociales et urgence environnementale

Séminaire de réflexion du CRISES
16 mai 2019 – Université du Québec à Montréal
Local N-7050, 1205, rue Saint-Denis 7è étage
Et en visioconférence avec l’Université Laval, Local 3129
9h30 à 12h00

Programme du séminaire

Réification et passivité face aux changements climatiques, Paul Leduc Browne (à distance), professeur au Département des sciences sociales de l’Université du Québec en Outaouais

Pourquoi tant de personnes restent-elles si passives face aux crises économiques, politiques et écologiques qui nous menacent aujourd’hui ? L’incapacité à faire face à l’impératif de la transformation sociale est un problème complexe et multiple. À la base, on retrouve les ancrages d’un système social mondial que nous contribuons tous à reproduire et qui sapent les bases des mouvements en faveur d’une transformation véritablement systémique. Nous nous concentrerons ici sur l’une de ces caractéristiques, la réification, en tant que fondement socio-structurel de la passivité qui entrave les innovations sociales qui seraient nécessaires pour faire face à la crise climatique.

Comment envisager l’institutionnalisation de la transition écologique ? René Audet, professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’ESG UQAM et titulaire de la Chaire de recherche sur la transition écologique

L’émergence de la notion de transition écologique (ou énergétique) dans l’espace public annonce un certain renouvèlement du discours environnemental. Or, passer du discours au changement dans les structures, les pratiques ou la « régulation » requiert qu’un processus d’institutionnalisation se réalise. Mes recherches sur le discours de la transition au Québec montrent que ce processus est en cours. Dans cette présentation, j’aborderai plus précisément l’agence Transition énergétique Québec que je décrirai comme une forme institutionnelle de la transition. Je traiterai de ce que cela signifie au plan théorique, mais aussi au plan normatif en examinant le contenu des propositions de cette agence.

La décroissance comme innovation sociale, Yves-Marie Abraham, professeur à HEC Montréal

Face à la catastrophe écologique en cours, les discours dominants proposent une réforme du mode de fonctionnement de nos sociétés. C’est le cas des projets de « développement durable », de « croissance verte » ou encore de « Green New Deal ». Mais est-ce bien raisonnable? La gravité de la situation ne justifie-t-elle pas une remise en question fondamentale de nos manières de vivre ensemble?  N’est-ce pas plutôt d’une révolution dont nous aurions besoin ? Telle est la conviction des « objecteurs de croissance », dont on présentera ici les idées principales, en s’efforçant d’en faire valoir la pertinence.

Lectures suggérées

Notices biographiques des présentateurs

  • Paul Leduc Browne  est professeur au Département des sciences sociales de l’UQO. Il est membre régulier de l’axe politiques et pratiques sociales du CRISES.  Ses recherches sont interdisciplinaires (et indisciplinés), elles portent depuis quelques années sur des questions liées au travail, au care, à l’aliénation et à la réification, ainsi que sur des théoriciennes et théoriciens de ces thèmes.
  • René Audet est sociologue de l’environnement et professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale à l’école des sciences de la gestion de l’UQAM. Il est titulaire de la Chaire de recherche UQAM sur la transition écologique où il dirige différents travaux sur les milieux de vie, les systèmes alimentaires et la transition énergétique. Il est également membre du CRISES au sein de l’axe territoires et collectivités locales.
  • Yves-Marie Abraham est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’économie et mène des recherches sur le thème de la décroissance. Il a notamment co-dirigé la publication de Décroissance versus développement durable : débats pour la suite du monde (2011) et Creuser jusqu’où ? Extractivisme et limites à la croissance (2015), chez Écosociété. Il est par ailleurs co-responsable de la spécialisation en gestion de l’innovation sociale au sein de la maîtrise à HEC Montréal et membre associé du CRISES.

 

– Possibilité de visioconférences dans les universités participantes, sur demande –

Confirmer votre présence à crises@uqam.ca, places limitées !