Cette activité spéciale vise à souligner la place importante de l’innovation sociale dans une société qui se veut innovante, prospère et socialement juste. La crise économique actuelle met en évidence la fragilité d’un modèle qui peut générer de la croissance pendant une certaine période mais qui en même temps crée des profondes inégalités qui fragilisent cette croissance et qui s’accentuent en période de crise. C’est à ce moment qu’il faut réfléchir à des options cohérentes avec la société du savoir, qui visent l’innovation dans une perspective durable et qui favorisent l’inclusion et la cohésion sociale. Nous proposons, par la tenue de cette activité, qu’un tel modèle doit réintroduire le social dans la réflexion sur l’innovation et sur la société innovante, non pas uniquement dans une perspective de concurrence et de croissance économique mais aussi et surtout dans celle de l’amélioration de la qualité de vie pour l’ensemble des membres de la société. À cet égard, le Québec a fait preuve à plusieurs moments de son histoire récente d’ouverture à l’expérimentation et de perméabilité permettant la participation des acteurs à la construction des politiques publiques. Aux années 1960, la révolution tranquille a permis la modernisation des institutions et des services publics, en même temps que l’éclosion d’un grand dynamisme culturel. La crise du début des années 1980 a mis à jour des expérimentations qui ont renouvelé les modes de gouvernance dans plusieurs domaines, notamment dans la santé et dans le développement économique et territorial. La crise financière et sociale que nous traversons depuis deux ans, qui fragilise les acquis des la société québécoise, devrait nous forcer à renouer avec la créativité sociale de façon à répondre aux nouvelles conditions qu’impose l’environnement économique mondialisé et aux nouvelles demandes sociales qui visent le plein exercice de la citoyenneté afin de construire une société dynamique et inclusive.